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Au quotidien, le vin est un aliment, un remède et un réconfort

Oeuvre de Miséricorde : nourrir l'affamé, abreuver l'assoiffé. Domenico Ghirlabdaio (École de), Oratorio dei Buonimi di San Martino, Florence

OEUVRE DE MISÉRICORDE : NOURRIR L'AFFAMÉ, ABREUVER L'ASSOIFFÉ

Domenico Ghirlandaio (École de) 

1478-1481

Oratorio dei Buonimi di San Martino, Florence

 

 

 

 

Cette fresque, récemment restaurée, illustre la charité chrétienne : donner du pain à ceux qui ont faim et du vin à ceux qui ont soif. Il semble que le vin soit puisé de la cuve de fermentation pour être aussitôt distribué. La même scène aurait pu être saisie aux Hospices de Beaune, que venaient de fonder le chancelier Nicolas Rolin et sa femme Guigone de Salins. Il y avait tous les jours la même distribution aux "pôvres". C’était déjà reconnaître que le vin était un produit de première nécessité. Il servait à combattre le froid en hiver et à se rafraîchir en été. Mais c’était beaucoup plus qu’une simple boisson : redonnant forces et énergie, le vin était considéré comme un véritable aliment au fort pouvoir calorifique et porteur de nombreux sels minéraux. Enfin, l’eau au Moyen-Âge n’étant guère potable, il était nécessaire de la couper avec du vin (et non pas l’inverse comme dans notre enfance !). 

Le thème de la charité chrétienne illustré par la fresque de l'Oratorio dei Buonimi di San Martino est repris par d'autres artistes. Les six premières œuvres de Miséricorde sont énumérées par Matthieu dans la Parabole du Jour du Jugement dernier : « Nourrir l'affamé, abreuver l'assoiffé, accueillir l'étranger, vêtir les malheureux, soigner les malades, et visiter les prisonniers »; « ensevelir les morts » apparaît au cours du XIIe siècle. Dans la théologie catholique, les œuvres de miséricorde sont de nature à réparer les fautes que l'on a commises, qu'on les réalise soi-même ou par le biais d'une institution charitable. Depuis Luther, certains protestants ont critiqué cette possibilité de racheter ses fautes et de gagner son salut, notamment par des aumônes ; en effet, ils considèrent que le nombre et l'identité des élus sont déterminés depuis toujours, et qu'aucune œuvre ne saurait donner le salut à ceux auxquels il n'est pas destiné.

Suggestion : Johann Sebastian Bach, Cantate BWV 39 Brich dem Hungrigen dein Brot / Partage ton pain avec celui qui a faim (1726)

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4. This painting was made for, and is still housed in, the church of Pio Monte della Misericordia in Naples. Originally, it was meant to be seven separate panels around the church; however, Caravaggio combined all seven works of mercy in one composition which became the church's altarpiece. Samson (second from the left) drinks water from the jawbone of an ass. American art historian John Spike notes that the choice of Samson as an emblem of Giving Drink to the Thirsty is so peculiar as to demand some explanation. The fearsome scourge of the Philistines was a deeply flawed man who accomplished his heroic tasks through the grace of God. When Samson was in danger of dying of thirst, God gave him water to drink. It is difficult to square this miracle with an allegory of the Seven Acts of Mercy since it was not in fact the work of human charity.

The titular six other works/acts of mercy are represented in the painting as follows: Bury the dead, in the background, two men carry a dead man (of whom only the feet are visible); Visit the imprisoned, and Feed the hungry, on the right, a woman visits an imprisoned deputy and gives him milk from her breast; Shelter the homeless, a pilgrim (third from left, as identified by the shell in his hat) asks an innkeeper (at far left) for shelter; Clothe the naked, St. Martin of Tours, fourth from the left, has torn his robe in half and given it to the naked beggar in the foreground, recalling the saint's popular legend; and Visit the sick, St. Martin greets and comforts the beggar who is a cripple.

 

6. Visible à l’arrière-plan de cette scène, l’église de Santissima Trinità dei Monti à Rome est une allusion à la nécessité - hier comme aujourd’hui - d’aider les nécessiteux et d’offrir un rafraîchissement aux assoiffés.

UN ALIMENT

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1. Annibal Carrache fut l’un des premiers grands maîtres à s’intéresser à la scène de genre. Dans Le Mangeur de Fèves, il nous indique clairement qu’à la fin du XVIe siècle le vin est devenu l’ordinaire d’un paysan, mais la scène a probablement lieu dans un  cabaret.

2. Avec les frères Le Nain, nous entrons dans une Famille de paysans dans un intérieur que l’on surprend un verre de clairet à la main. Ces laboureurs qui travaillent leur terre sont « convenablement vêtus et chaussés de souliers ». Ils ne sont pas parmi les plus démunis et le vin est leur compagnon quotidien.

4. Du XVIIe siècle à la moitié du XXe, le vin est de tous les repas pris en famille. Il fait partie intégrante de ce repas préparé par cette Vieille Femme faisant cuire des oeufs.

7. There was a severe food shortage in 1816 and 1817, and this brought poverty and hence social problems that the authorities could no longer cope with. The birth rate of illegitimate children rose drastically because most of the people were not by law permitted to marry owing to their financial circumstances. The number of orphans and semi-orphans with no parents to care for them also rose drastically. Against that background the charm with which Waldmüller has invested his children here must be seen as glossing over reality. Only the realists of the following generation dared to represent conditions in their truly fearful state.

8. Le Repas des pauvres d’Alphonse Legros nous fait changer totalement de décor. L’artiste vivait alors à Londres où le vin, là comme ailleurs, était toujours considéré comme une boisson rafraîchissante et roborative. Il était inclus dans les repas les plus modestes, le prix des vins ordinaires ayant fortement diminué.

10. Cette Mangeuse d’huîtres est un des instantanés de la vie de la bourgeoisie des petites villes qu’Ensor a souvent peints. Son projet était de le montrer à l’exposition trisannuelle d’Anvers, dans son édition de 1882. Les organisateurs l’ont refusé, considérant qu’il était trop peu conventionnel, sinon provocateur. Cette scène apparemment innocente a alors entraîné toute une agitation. Pour beaucoup, l’image d’une femme, seule et appréciant les bonnes choses de la vie (le bon vin et les huîtres), n’était pas la bienvenue, d’autant plus que les huîtres étaient considérées comme un aphrodisiaque (source : KMSKA, Anvers).

12. Van Gogh nous dépeint le restaurant "ouvrier" de l'hôtel Carrel où il avait pris pension avant d'habiter la "maison jaune". Le menu était unique, vin compris.

17. Dans le contexte de la crise de 1929, la toile de Hopper témoigne de l’évolution des mœurs : non seulement les femmes travaillent, à l’instar de la caissière et de la serveuse, mais elles sont aussi, dorénavant, une clientèle bienvenue. Les restaurants avec l’indication « Tables pour dames » accueillent des clients féminins, souvent des femmes actives qui viennent d’acquérir leur indépendance et leur mobilité. Elles sont assurées de pouvoir dîner seules sans se trouver automatiquement suspectées d’être des prostituées à l’affût. « À partir d’esquisses et de notes détaillées sur le cadre, Hopper a dépeint avec précision la présentation soignée des mets proposés, ‘le bois teint d’un vernis cerise, le carrelage du sol, la serveuse bien mise et les couleurs vulgaires des restaurants bon marché’. Malgré ces couleurs chaudes, voire criardes, et malgré le puissant éclairage, la scène n’est pas particulièrement festive » (source : The Metropolitan Museum of Art). 

UN REMÈDE

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De tous temps, le vin a été considéré comme bénéfique pour la santé. Hippocrate, père grec au IVe siècle avant J-C, de la médecine moderne, considérait que « Le vin est une chose merveilleusement appropriée à l'homme si, en santé comme en maladie, on l'administre avec à-propos et juste mesure, suivant la constitution individuelle ». Au XIIIe siècle, Arnaud de Villeneuve se plait à constater : « Le vin est merveilleux pour les mélancoliques, les colériques et les cardiaques, pour ceux qui ont des problèmes au niveau du foie, de la vessie, de la circulation et particulièrement des artères. Il soulage une brutale élévation de température ».

2. Domenico Ghirlandaio, dans La Naissance de Saint Jean-Baptiste, nous confirme - dans un décor de son époque, la Renaissance, comme c'était alors l'usage chez les artistes - que les jeunes mères avaient droit au « vin des accouchées ». L'historien d'art et peintre de la Renaissance italienne Giorgio Vasari nous dépeint la scène dans ses célèbres Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, ou Vie des artistes, considérées comme la première histoire de l'art de l'Europe dite moderne. : "Tandis que Sainte Elisabeth est au lit, que des voisines viennent la visiter, et que la nourrice assise allaite l'enfant, une femme le lui demande avec gaieté, pour montrer aux autres la nouveauté de ce qui vient d'arriver à la maîtresse de maison, dans sa vieillesse. Finalement, on voit une belle campagnarde, qui apporte de la villa des fruits et du vin, suivant l'usage florentin". La cure était destinée à refaire le sang et à nettoyer les organes mis à mal par l’enfantement. Cette pratique médicale a perduré jusqu’au XIXe siècle, par exemple dans le Valais : la cure s’y terminait quand avait lieu la cérémonie des relevailles. Ce rituel catholique consistait en une bénédiction donnée par le prêtre aux femmes relevant de couches. Acte de purification, il dérivait de la cérémonie juive qui prescrivait aux mères de se montrer au Temple quarante jours après avoir donné naissance à un fils (le double pour une fille).

5. Henri d'Albret désirait depuis longtemps que sa fille unique lui donnât un héritier mâle. Selon la tradition rapportée par les chroniqueurs du temps, et comme nous le montre La Naissance d'Henri IV, le futur souverain aussitôt né est donc remis entre les mains de son grand-père, qui le présente à ses courtisans. L'un d'entre eux attend auprès de lui avec sur un plateau une fiole de Jurançon et une gousse d'ail. Il emmènera le nouveau-né dans sa chambre, lui frottera les lèvres avec la gousse d'ail et lui fera respirer le vin. Ce « baptême béarnais » est une pratique courante avec les nouveau-nés, dans le but avec le vin de prévenir les maladies, et avec l'ail d'éloigner les mauvais esprits. Ce type de bénédiction persistera les siècles suivants pour les baptêmes des enfants de la Maison de France.

6. Au début du XIXe siècle, le vin était considéré comme « un tonique, un cordial très puissant » (Littré, 1801). Dans son Autoportrait avec le Docteur Arrieta, Goya très malade se fait administrer un remède par son ami médecin, vraisemblablement un verre de vin ; dans ce cas, sans doute du Xérès.

7. En 1863, il y a déjà quelques années que les maladies des vins français grèvent lourdement le commerce. Les Anglais, en pleine Entente Cordiale, s'en plaignent auprès de Napoléon III qui demande à Louis Pasteur, spécialiste de la fermentation et de la putréfaction, de chercher un remède. Pasteur transporte son laboratoire à Arbois (Jura). Il communique ses conclusions à l’Académie des Sciences en 1865. Il y affirme que « le vin naturel peut être à bon droit, considéré comme la plus saine, la plus hygiénique des boissons ». Ce rapport sera publié en 1866 par l’Imprimerie impériale, sous le titre d’Études sur le vin. Le vin sera fréquemment prescrit par le corps médical jusqu’à récemment.

 

8. C’est ainsi qu’un litre de vin blanc accompagne une carafe d’eau et une fiole de médicament sur la table de nuit de La Malade de Félix Valloton. C'était sa maîtresse, très sujette à de violentes migraines.

9. Le livre de Gaston Derys Mon docteur le vin* vante les mérites du vin. De nombreuses aquarelles de Raoul Dufy illustrent le vin remède à de nombreux maux. Nous sommes ici à l’hôpital. Une sœur infirmière, comme il en existait à cette époque, entre dans une chambre toute fleurie, portant un plateau avec une bouteille de champagne. Trop beau pour être vrai ? Cette aquarelle illustre les bienfaits du vin dans le traitement de la convalescence. Voici le commentaire d’un professeur bordelais [très connu à l’époque] : « Beaucoup de patients, convalescents, et gens qui souffrent d’épuisement, et qui se gavent de pilules, de poudres, de tablettes,  devraient plutôt prendre un vieux bordeaux. Ce serait un remède beaucoup plus efficace pour retrouver rapidement leurs forces. Dans un autre chapitre, plusieurs médecins sont interrogés au sujet de l’obésité. L’un d’eux déclare que "Le vin est un remède contre l’obésité. L'eau a tendance à épaissir les chairs. En effet, pour neutraliser les poisons provenant de la nutrition et non détruits par les sécrétions internes devenues insuffisantes faute d'un excitant comme le vin, c'est la graisse qui se forme et intervient chez le buveur d'eau. Il en va tout autrement chez les buveurs modérés de vin, celui-ci une action heureuse sur les glandes chargées de brûler les résidus de la nutrition... Stimulées par le vin, elles rempliront bien mieux leur mission. Elles se défendront énergiquement contre l’auto-excitation générée par la migraine, l'eczéma, la goutte, l’obésité... Le vin amplifie les mécanismes de défense de l'organisme et permet d’opposer une meilleure résistance à l’auto-intoxication, la dépression et l’obésité." !**

* Publié en anglais par Yale University Press, 2003 (Version française publiée par les Editions Nicolas en 1936, en pleine crise viticole). Gaston Derys est un des pseudonymes de Gaston Colomb, qui, sous différents noms, a été un auteur prolifique et un critique gastronomique très connu.

** Aujourd’hui, le discours s’est affiné, et devient plus scientifique. S’est-il pour autant assagi ? Un ancien praticien hospitalier nous déclare que "le vin rouge tout à la fois protège efficacement contre les maladies cardiovasculaires alors que l’abstinence est nocive ; qu'il possède de multiples qualités qui s’opposent à l’installation de l’athérosclérose : c’est un puissant antioxydant et un puissant vasodilatateur ; qu'il est surtout effectif dans la circulation artérielle, là où les anticoagulants ont peu d’effet, les extraits de polyphénols de vin rouge ayant expérimentalement les mêmes effets cardio-protecteurs ; qu'il est un antihypertenseur ; qu'il diminue les dommages du myocarde et de l’aorte en prolongeant la vie des cellules musculaires du cœur et des artères, en s’opposant à leur mort induite ; qu'il possède de nombreuses autres actions préventives contre les maladies cardiovasculaires ; et qu'une consommation modérée et régulière de vin est associée à un risque plus faible de la maladie d’Alzheimer. Enfin (!), que le vin rouge, permettant de prolonger la vie des cellules, a un effet anti-cancéreux". Trop beau pour être vrai ? Nous vous laissons le soin d’en juger. Nous rappellerons simplement que le vin est à consommer avec modération... ce que disent tous les médecins, et ce, depuis toujours.

UN RAFRAÎCHISSEMENT ET UN RÉCONFORT

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5-6. Si le thème du travail dans la peinture est courant en Hollande, et ce depuis le XVIIe siècle, ce n’est pas le cas en France, où l’on a longtemps jugé ce sujet indigne. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que des peintres décrivent sans détour des scènes de labeur. C’est également à cette époque que la domination de vins rouges bon marché s’affirme. Ils se consomment sur le lieu de travail des ouvriers pour leur apporter non seulement rafraîchissement et forces accrues, mais aussi réconfort et du cœur à l'ouvrage. Cela s’applique aussi bien aux hommes qu’aux femmes, qu’ils soient Raboteurs de parquet avec Gustave Caillebotte - une des premières représentations du prolétariat urbain - ou qu'elle soient Repasseuses avec Edgar Degas. Saisies en plein travail, accablées de fatigue, celles-ci témoignent du regard sans complaisance mais non exempt de tendresse que l'artiste semblait porter sur la classe ouvrière. Il est incisif, impitoyable. Les gestes ont une rare force expressive qui suggère l’impression d’instantané : la repasseuse de gauche s’étire et bâille tenant d’une main une bouteille de vin tandis que sa compagne, le dos voûté, continue obstinément sa tâche.

7. Continuons avec Toulouse-Lautrec de conjuguer au féminin ce même thème. Familier des maisons closes de Montmartre, il avait une chambre à demeure à La Fleur blanche. C’est ainsi qu’il a pu saisir sur le vif le même harassement et le même épuisement chez Ces Dames au réfectoire, réservé au personnel. Une bouteille, offerte par la maîtresse des lieux, était censée redonner du cœur à l’ouvrage !

8. Un petit plaisir après une longue journée de travail pour cet Homme allongé.

Le vin du réconfort est également celui du poilu de la guerre 1914-1918. L’iconographie picturale est malheureusement quasiment absente et de piètre qualité, parfois même à vocation commerciale (de la part des vendeurs de spiritueux !), nullement à la hauteur de l’enjeu. En revanche, il existe des affiches et des documents photographiques ainsi que quelques rares dessins ou gravures de qualité.

 

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DE QUOI RETOURNE-T-IL ?

Visite d'un médecin, Jan Steen, c. 1665/68 - Mauritshuis, La Haye, Pays-Basc. Cis 2.jpg

Certaines oeuvres peuvent donner lieu de la part des historiens de l'art à des interprétations différentes, et c'est bien compréhensible. Mais pour cette Visite d'un médecin de Jan Steen. 1665/68), deux avis s'opposent sur le site même du Mauritshuis où est conservée l'oeuvre (La Haye, Pays-Bas). Dans un premier temps, il nous est dit que le médecin se fait servir un verre de vin par la servante ; que la jeune fille souffre probablement d’un « utérus errant », une maladie qui touchait principalement les jeunes vierges et qui était prise très au sérieux par les médecins de l'époque ; et que l'attitude des chiens dans l’escalier [NDLR. qui se reniflent l'un l'autre] nous indique le remède : la jeune fille doit trouver un mari dès que possible.

Dans le texte très détaillé qui suit, extrait d'un catalogue, et qui se réfère aux nombreuses oeuvres de Steen et d'autres peintres traitant du même sujet, il est précisé que la malade a la poitrine à moitié dénudée, qu'elle se tourne vers le « docteur », qui est assis à ses côtés et qui tient ses gants dans la main comme s'il venait tout juste d'arriver. Il n'y a pas de doute à avoir sur le diagnostic, elle soufre de "s'alanguir d'amour".

Comme toujours dans l’œuvre de Jan Steen, le médecin est vêtu d’un costume à l’ancienne, indiquant qu’il n’est pas un vrai médecin, mais un ridicule charlatan. De toute façon, que pourrait-il faire quand, comme le dit un proverbe néerlandais, « la médecine n’aidera pas là où l’amour est à blâmer ! » Son attention se porte vers la jeune femme qui lui tend un verre de vin. Elle porte une robe très élégante sous son tablier, faisant semblant d’être une servante. Elle tend un verre de vin à administrer, tel une médecine, à la malade [NDLR. pour calmer la douleur ou agir comme un tranquillisant ?], mais il semble plus probable que ce soit du vin pour le médecin lui-même [pour lui offrir un simple rafraîchissement ou pour le séduire ?]. 

Dans Le Sorcier ou Le Magicien (Auto-portrait avec quatre bras, 1952, collection particulière), Magritte transforme une scène familière et banale, un repas, en une peinture étrange, voire intrigante. S’agit-il, à première vue, d’un Homme pressé (comme celui de Paul Morand, publié 10 ans plutôt) qui mène son déjeuner à toute allure ou plus prosaïquement d’un homme affamé et assoiffé ?

En démultipliant les possibilités du corps, Magritte, surréaliste, "nous montre [comme dans toutes ses oeuvres, NDLR] que la peinture peut être un écart situé entre la réalité visible et la représentation imaginaire" (Magritte, Marcel Paquet, Taschen, Cologne). Ce Sorcier espiègle défie bien des lois, créant un univers fait d'humour visuel, de paradoxe et de surprise. Le résultat est direct, déconcertant, drôle et troublant. Il nous pousse, au-delà du visible, vers "ce qui est caché par ce que l'on voit".  Magritte dépasse les apparences et donne une part de mystère au monde réel : "Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées".

L'IMAGINAIRE LE DISPUTE AU REEL

Le Sorcier ou Le Magicien (Autoportrait avec quatre bras), René Magritte, 1952 - Collection particulière

ALIMENT, REMÈDE ET RÉCONFORT AU MOYEN-ÂGE DANS LES MANUSCRITS ILLUMINÉS

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Technique picturale (au même titre que la fresque ou la peinture de chevalet), l'enluminure est reine au cours du Moyen-Age. Exécutée à la main, elle décore ou illustre un texte, généralement un manuscrit. Si jusqu'au XIIème siècle les manuscrits sont copiés dans les établissements ecclésiastiques, principalement les abbayes, où ils servent à célébrer le culte et à nourrir la prière et la méditation ; à partir du XIIIe, un artisanat et un marché laïcs se développent avec l'essor de l'université et des administrations et l'émergence d'un nouveau public amateur de livres.

 

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LE VIN DES ARTS : LES ARTS GRAPHIQUES, LA TAPISSERIE ET LA PHOTOGRAPHIE

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Compagnon des Muses, le vin est à la croisée des arts, que ce soit, par exemple, la littérature, la musique, les arts décoratifs ou les arts plastiques. Dans tous les cas, le vin est un témoin irremplaçable de notre histoire sociale et culturelle. Si à ce jour, le Musée Virtuel du Vin est principalement consacré à la peinture, quelques exemples puisés dans d’autres formes artistiques nous permettent également de l’illustrer, de "le voir". Ces quelques exemples traitent du même thème que cette galerie de peinture : une encre Un Homme buvant du vin à une outre par Goya ; un panneau de la Tapisserie de Bayeux qui nous invite à découvrir la conquête du trône d'Angleterre par Guillaume le Conquérant et ses préparatifs ; la Table servie, la seconde photo prise par Niepce ; et un Vigneron champenois en Auvergne photographié par Cartier-Bresson.

 

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LE VIN COMPAGNON DE LA VIE QUOTIDIENNE, LES GALERIES

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