top of page
Les_Très_Riches_Heures_du_duc_de_Berry_Janvier (1) alt.jpg

Janvier

Les_Très_Riches_Heures_du_duc_de_Berry_mars.jpg

Mars

Les_Très_Riches_Heures_du_duc_de_Berry_septembre.jpg

Septembre

Cliquez sur les images pour les agrandir

LES TRÈS RICHES HEURES DU DUC DE BERRY

Livre d'heures, calendrier, miniatures

Frères Limbourg, Jean Colombe, Barthélémy d'Eyck

1411-1416, années 1440, 1485-1489

Musée Condé, Chantilly

LIVRE D'HEURES

Les Très Riches Heures du duc de Berry sont un livre d'heures que le duc Jean Ier de Berry commanda aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg. Commencée vers 1411, cette oeuvre ne sera pas achevée par les trois artistes qui disparaissent en 1416, année de la mort du duc de Berry. Jean Colombe termine ce manuscrit pour Charles Ier de Savoie entre 1485 et 1489.

 

Un livre d'heures est un livre liturgique destiné aux fidèles catholiques laïcs — à la différence du bréviaire, destiné aux clercs — et permettant de suivre la liturgie des Heures. En complément de ce recueil de prières liées aux heures de la journée, le livre d'heures comprend généralement un calendrier pour suivre l'évolution de la liturgie tout au long de l'année, mais aussi parfois des psaumes, les évangiles ainsi que des offices particuliers. Il s'agit du type le plus courant d'ouvrage médiéval enluminé même si tous ne comportent pas de décorations. Ils constituent à ce titre une importante documentation sur la vie à la fin du Moyen Âge et sont la source d'une iconographie sur la chrétienté médiévale. A l'époque, les activités humaines étaient structurées par le cycle des saisons et la vie religieuse.

LE MOIS DE JANVIER

Le duc de Berry, assis en bas à droite, dos au feu, est habillé de bleu et coiffé d'un bonnet de fourrure. Il invite ses gens et ses proches à se présenter à lui. Derrière lui figure l'inscription « Approche Approche ». Plusieurs familiers du duc s'approchent de lui pendant que des serviteurs s'affairent : les échansons servent à boire, deux écuyers tranchants au centre sont vus de dos. Tous deux sont parés d'une écharpe blanche, signe de ralliement des Armagnacs pendant la Guerre de Cent Ans. Un jeune invité, habillé de vert au chaperon rouge, possède un collier au bâton noueux du duc d'Orléans. Au bout de la table officie un panetier. Au-dessus de la cheminée figurent les armes du duc, « d'azur semé de fleurs de lys d'or, à la bordure engrêlée de gueules », avec de petits ours et des cygnes blessés, emblèmes de Jean de Berry. Plusieurs animaux de compagnie sont représentés : petits chiens sur la table, lévrier au sol. La tapisserie du fond de la salle semble représenter des épisodes de la guerre de Troie.

Dans cette miniature, le duc prend en fait la place du dieu Janus bifrons, qui était traditionnellement représenté dans les calendriers médiévaux au mois de janvier, festoyant et regardant à la fois l'année passée et l'année à venir. L'hypothèse la plus consensuelle y voit la festin du Nouvel An organisé par le duc le 1er janvier 1415. Il s'agissait de réconcilier Armagnacs et Bourguignons après la Paix d'Arras. Charles d'Orléans et son frère Philippe y ont participé et pourrait être représentés parmi les écuyers tranchants.

LE MOIS DE MARS

Mars est illustré par la taille de la vigne. Cette peinture représente une scène de travaux agricoles. Chaque champ contient une étape différente des travaux, tous séparés par des chemins se croisant au niveau d'un édicule appelé montjoie. Au premier plan, un paysan laboure un champ de céréales à l'aide d'une charrue à versoir et avant-train muni de deux roues, le tout tiré par deux bœufs, l'homme les dirigeant à l'aide d'une longue gaule. Des vignerons taillent la vigne dans un enclos à gauche et labourent le sol à l'aide d'une houe pour aérer le sol. Sur la droite, un homme se penche sur un sac, sans doute pour y puiser des graines qu'il va ensuite semer. Enfin, dans le fond, un berger emmène le chien qui garde son troupeau.

 

À l'arrière-plan figure le château de Lusignan (Poitou), propriété du duc de Berry qui l'a fait moderniser. On voit à droite de l'image, au-dessus de la tour poitevine, un dragon ailé représentant la fée Mélusine. En 1392, Jean d'Arras a composé pour Jean de Berry la Noble histoire de Lusignan, appelé aussi Roman de Mélusine, dans laquelle il raconte l'histoire de la fée, ancêtre imaginaire du duc. Selon la légende, Mélusine a donné naissance à la lignée des Lusignan et serait le bâtisseur de la forteresse. Épouse de Raymondin de Lusignan, elle lui a promis la richesse et le bonheur, à la condition qu'il ne la voit jamais le samedi, jour où son corps prend l'apparence d'un dragon. Un jour, Raymondin rompt le pacte et observe sa femme au bain. La fée s'enfuit alors en prenant la forme d'un dragon.

LE MOIS DE SEPTEMBRE

Septembre est illustré par les vendanges. Au premier plan, cinq personnages cueillent du raisin tandis qu'un homme et une femme, apparemment enceinte, se reposent. Les grappes sont déposées dans des paniers qui sont ensuite vidés dans des hottes fixées sur des mulets. Ces hottes sont elles-mêmes déversées dans des cuves chargées dans des charrettes tirées par des bœufs. 

 

L'arrière plan est entièrement occupé par le château de Saumur en Anjou, région déjà viticole à l'époque. Les tours sont coiffées de girouettes à fleurs de lys. Au second plan, une lice est représentée avec sa barre centrale et son mur de treillage. C'était le lieu habituel des tournois

LIVRES D'HEURES : AUTRES MINIATURES EXPOSÉES

> Découvrez les oeuvres dans leur entier en cliquant sur les vignettes

Focus : un regard, une œuvre

©  2022 Le Musée Virtuel du Vin - The Virtual Wine Museum

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

bottom of page