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Dionysos / Bacchus, dieu du vin dans la mythologie grecque et romaine

Dionysos et Ariane Le Tintoret

ARIANE, VENUS ET BACCHUS
Le Tintoret (Jacopo Robusti, 1518-1594)  
1576
Palazzo Ducale, Sala dell'Anticollegio, Venise

 

 

 

 

Venu dans l'île de Naxos, Bacchus consola et épousa Ariane abandonnée par Thésée, et lui donna la fameuse couronne d'or, chef-d'œuvre de Vulcain : "Et je suis celle à qui tu promettais le ciel ! Malheureuse ! En fait de ciel, quelle récompense est la mienne !" Elle se tut ; depuis longtemps Liber* entendait ses plaintes, car il l'avait suivie. Il la prend dans ses bras, sèche ses larmes sous ses baisers et lui dit : "Montons ensemble au plus haut des cieux ; partageant ma couche, tu partageras aussi mon nom : dans ta nouvelle condition tu t'appelleras Libera et je vais faire en sorte qu'avec toi demeure le souvenir de ta couronne, de cette couronne que Vulcain donna à Vénus, et que Vénus te donna". Il fait comme il avait dit et métamorphose en feux les neuf gemmes de la couronne : elle brille maintenant, cercle d'or, de ses neuf étoiles." (Ovide, Fastes, III, 505 - 516)

Liber ou Liber Pater Liber est un dieu (de la fécondité) dont le culte remonte à la très haute antiquité à Rome et a été associé au vin dès le VIIe siècle av. J.-C. et sera assimilé à Bacchus (Dionysos) par les Romains.  Si le mot Liber ne deviendra plus qu'une simple traduction de Dionysos ou Bacchus, Pater demeure un signe de respect et de vénération pour invoquer les dieux.

Nombreux sont les artistes qui ont célébré la rencontre de Bacchus et d'Ariane.

DIONYSOS/BACCHUS ENFANT ET ADOLESCENT

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BACCHUS DIEU DU VIN

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1. L’un des tableaux les plus célèbres de la National Gallery, Bacchus et Ariane de Titien, illustre une histoire racontée par les auteurs classiques Ovide et Catulle. La princesse crétoise Ariane a été abandonnée sur l’île grecque de Naxos par Thésée, dont le navire s’éloigne au loin. Bacchus, dieu du vin, tombe amoureux d’Ariane et saute de son char vers elle. Plus tard, Bacchus jette la couronne d’Ariane en l’air, l’immortalisant comme la constellation Corona Borealis, représentée par les étoiles au-dessus de sa tête

 

13. Bartholomäus Spranger illustre cette citation du poète latin Terence (c. 185-160 av. J-C.): “Sans Cérès ni Bacchus, Vénus prendrait froid”. En d'autres termes, sans nourriture ni vin, l'amour se refroidit. Dans la mythologie romaine, Cérès la déesse de l'agriculture, des moissons et de la fertilité.

DIONYSISME ET CHRISTIANISME

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1. "Tenant la Croix, symbole de la Passion du Christ, mais vêtu d'une peau de panthère, attribut de Bacchus, ce Saint Jean Baptiste, d'une beauté païenne, renouvelle par son syncrétisme l'iconographie toscane traditionnelle du saint patron florentin" (Musée du Louvre).

 

2. "D'abord désigné dans les inventaires royaux comme Saint Jean au désert, puis à la fin du XVIIe siècle, peut-être à la suite d'une restauration, comme Bacchus dans un paysage, le tableau témoigne du même syncrétisme que le Saint Jean-Baptiste [précédent (1)]. Le doigt levé vers un signe divin et le cerf couché sont des symboles chrétiens ; le thyrse, la couronne de vigne ou de lierre, la grappe de raisin et la peau de panthère sont des attributs bachiques" (Musée du Louvre).

3. Ce tableau représente l’artiste en abbé (président) de l'Accademia della Val di Blenio (Tessin) alors qu’il vient d’obtenir ce titre, rappelé dans l’inscription en bas du tableau. L’académie réunissait les meilleurs artistes de Milan : des peintres, des sculpteurs, des musiciens, … Elle était placée sous la protection et le signe de Bacchus, tout à la fois celui qui allège les soucis et les peines, inspire la joie, stimule l’esprit et la création, et libère des entraves. Cet autoportrait aurait donc une fonction d’antidote aux malheurs du temps et à l’austérité imposée par les champions de la Contre-Réforme comme le très rigoureux Charles Borromée, archevêque de Milan et cardinal de l’Église catholique. Les références bachiques sont nombreuses : le chapeau est entouré d’une guirlande de laurier et de feuilles de vigne et est orné d’un médaillon avec de la vigne ; le thyrse, enveloppé de lierre ; la pelisse de chevreau, le dieu encore enfant ayant été métamorphosé en chevreau par Jupiter, qui voulait le protéger de Junon (source : Philippe Morel, Renaissance dionysiaque, Editions du félin, Paris, 2016). En revanche, le compas qui remplace le pinceau dans la main droite du peintre n’est pas un symbole dionysiaque. Mais il est là pour nous rappeler que Giovanni Paolo Lomazzo sait diriger sa carrière de peintre, comme le ferait le pilote d’un bateau.

 

4. On peut voir cette œuvre de Caravage comme un autoportrait en Bacchus/Christ, qui s’offre en communion « eucharis - bonne chair » aux cardinaux libertins de Rome, en portant à ses lèvres une grappe de raisins dorés et gonflés de suc, il est vrai d’une manière assez sensuelle. Couronné de feuilles de lierre, vêtu d’une toge à l’antique révélant une épaule musclée, il tient une grappe de raisins verts contre sa poitrine, comme s’il allait presser le jus du fruit divin. Nous pouvons penser soit que le vin grec prend le masque du vin de messe chrétien pour convier toujours plus de convives à une grande fête, soit que le vin du Christ sublime le vin de Bacchus en un vin de messe universel.

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5. Le festin des dieux doublerait-il une Cène chrétienne ? Sur l’Olympe, les dieux sont rassemblés pour un banquet. À gauche se tiennent Minerve (déesse de la fureur guerrière, de la sagesse, de la stratégie et de l'intelligence), Diane (déesse de la chasse et de la lune) , Mars (dieu de la guerre) et Vénus (déesse de l'amour, de la séduction et de la beauté) accompagnés de l’Amour. Flore, la déesse du printemps, se trouve derrière eux. Apollon couronné, identifiable à sa lyre, préside au centre de la table. On reconnaît plus loin Hercule avec sa massue et Neptune avec son trident. Certains dieux importants manquent, probablement en raison de la coupure dont la toile a souffert. La présence du paon de Junon le laisse penser. Le thème était populaire en Hollande ; la gravure de Goltzius, le Mariage de Psyché et de l’Amour, d’après Spranger, déclencha une abondante production d’œuvres illustrant le Festin des dieux.   séjourna à Rome au début des années 1620 et, comme ses condisciples d’Utrecht, Brugghen, Honthorst, Baburen, fut impressionné par l’art du Caravage. Cependant, la faveur considérable dont jouissait le peintre italien ne dura pas. Son influence avait presque disparu vers 1630, lorsque Bijlert se tourna vers une nouvelle tendance internationale, le classicisme. La composition en frise, la luminosité diurne du tableau y répondent. Cependant, le satyre dansant devant la table et le Bacchus allongé au premier plan pressant au-dessus de sa bouche une grappe de raisin, rappellent le «naturalisme» du Caravage : chairs à teinte ocre, corps vus de près dans des attitudes non orthodoxes.

 
Une autre lecture de cette œuvre est encore faite. Si dans les Pays-Bas protestants, qui avaient répudié les images des temples, la commande religieuse s'était éteinte, en réalité ce festin des dieux double une Cène chrétienne : le personnage central (Apollon) est auréolé tel le Christ dans les représentations du dernier souper, les autres personnages attablés sont douze tels les apôtres ! Si cette hypothèse est a priori séduisante, elle semble for sujette à caution. Premier indice, déjà indiqué : certains dieux importants manquent, très probablement en raison de la coupure dont la toile a souffert (c'était assez fréquent à l'époque) et la présence du paon de Junon le laisse penser. Second indice : si le Christ apparaît nimbé d'or dans l'iconographie, c'est qu'il est le souverain des cieux et à ce titre est chargé des attributs d'un dieu solaire. Mais bien avant le christianisme, le nimbe indiquait Apollon ; les Grecs voyant en lui la personnification de la force souveraine, organisatrice, régulatrice de l'intelligence (qui maîtrise et met en forme l'élan vital représenté par Dionysos. C'était donc le dieu solaire par excellence.

 

6. Salué comme l’un des plus importants peintres de la seconde moitié du 20ème siècle, "Twombly syncrétise l’héritage de l’expressionnisme abstrait américain et les origines de la culture méditerranéenne" (Centre Pompidou). Cette œuvre appartient à la série Bacchus exécutée au cours de l'hiver 2005 à Gaète (Italie). Cette peinture acrylique fait partie des collections de la Tate Modern. "L'institution londonienne a hérité en 2014 d'un ensemble de huit peintures et sculptures de l'artiste américain, trois ans après sa disparition ; avec notamment trois grandes toiles peintes par l'artiste à la fin de sa vie, qui font partie de sa série Untitled (Bacchus), 2006-2008. Bacchus est une figure récurrente dans le travail de Twombly, héritier de l'expressionnisme abstrait de l'après-guerre et passionné des grands thèmes classiques et de poésie. A l'été 2005, il s'était replongé dans L'Iliade d'Homère pour créer un cycle de huit peintures rouge, couleur du vin comme du sang, pour évoquer l'extase et la folie de ce dieu romain, entre plaisirs charnels et débauche violente dans le style calligraphique qui lui est propre." (Le Monde). Elle témoigne de l'ivresse picturale qui pouvait s'emparer du peintre. Comme il a souvent été dit, on peut associer l'état de délire dans lequel il peint ses grands tableaux au délire dionysiaque qui s'empare du groupe lors du rituel. Il laisse couler librement la peinture rouge, évocatrice du sang et du vin. Aussi ne peut-on s'empêcher de penser, même si Cy Twombly ne livre aucune clef, à l'image du Pressoir mystique, celle du Christ pressé tel une grappe, le sang de la vigne et le sang du Christ ne faisant alors plus qu'un ? 

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