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La vigne et le vin dans la mosaïque

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ATTRIBUTS DE DIONYSOS ET ANIMAUX ASSOCIÉS

1. L'attribut majeur et personnel de Dionysos est le thyrse qu'il tient à la main, qu'on trouve à ses pieds ou dans son cortège. Ses plantes principales : le pin et le lierre, ainsi que leurs fruits, la pomme de pin et les baies de lierres, dont il est souvent couronné. Ces plantes sont une apparente exception dans la nature, car elles sont toujours vertes au cours de l'année, et ne semblent pas perdre leurs feuilles, ce qui renvoie aux résurrections du dieu. On notera aussi que les vrais fruits du pin sont cachés dans la pomme, et que les baies de lierre, toxiques, entraient dans la fabrication d'une bière que consommaient les ménades, et qui contribuait à leur transe. On trouve aussi le grenadier et la grenade, le figuier et les figues (le grenadier est issu du sang du dieu, ses fruits mûrissent en hiver, et Persépone reste liée aux enfers pour en avoir mangé ; le figuier est associé à la vie cachée dans le monde méditerranéen, car il pousse spontanément là où il y a de l'eau souterraine et révèle les sources). Comme il a apporté la vigne et le vin aux hommes, on trouve également la vigne et le raisin, la coupe à boire. Mais il s'agit plutôt d'une contamination avec Bacchus, son équivalent romain. Les animaux associés sont la panthère, le bouc et l'âne (Source: Wikipedia).

DIONYSOS, DIVIN DÈS SA NAISSANCE

2. C'est "dans l'imagerie dionysiaque notamment qu'avait puisé l'iconographie chrétienne à ses débuts pour constituer un cycle des Enfances du Christ ; car parmi les dieux et héros, Dionysos était l'un de ceux dont la naissance et la prime jeunesse avaient le plus inspiré les artistes ; le phénomène est particulièrement clair à l'époque romaine... Hermès, assis, présente l'enfant nimbé devant lui à la vénération de l'assistance, comme Marie présente Jésus à l'adoration de ces premiers fidèles que furent les Rois-Mages... C'est le témoignage d'une "influence en retour" de l'iconographie chrétienne sur l'iconographie païenne... 

 

Alors que traditionnellement Dionysos n'est admis au rang des dieux qu'après avoir par ses faits mérité cette apothéose, la présence de Theogonia, assistée des personnifications du nectar (Nektar) et de l'ambroisie (Ambrosia), nourritures des dieux, affirma avec ostentation la divinité de Dionysos dès sa naissance, souligne la caractère divin de cet enfant nouveau-né - d'ordinaire considéré comme un simple mortel - une sorte d'écho de la polémique qui divisait à l'époque chrétiens orthodoxes et disciples d'Arius sur la "consubstantialité de la Sainte-Trinité", c'est-à-dire sur le problème de la divinité du Christ à sa naissance." (source : Janine Bally, Mosaïques antiques du Proche-Orient: chronologie, iconographie, interprétation, PU Franche-Comté). 

 

Dionysos est le seul dieu né d'une mère mortelle : dès Homère et Hésiode, il est présenté comme le fils de Zeus et de Sémélé, fille du roi de Thèbes Cadmos et d'Harmonie. Poussée par Héra jalouse, déguisée en sa nourrice, Sémélé demande à contempler Zeus, de qui elle est enceinte, dans toute sa majesté. Zeus ayant promis doit se présenter muni de sa foudre, qui tue sur le champ Sémélé. Zeus tire alors son fils du ventre de sa mère et, s'entaillant la cuisse, y coud l'enfant pour mener sa gestation à terme. La cuisse pouvant être une désignation euphémique pour les organes sexuels (procédé courant, voir par exemple le français « bas-ventre »), Dionysos pourrait être considéré comme issu directement du sperme (ou de l'urine) de Zeus. Pour le soustraire à la vengeance d'Héra, il est confié à sa tante Ino (sœur de Sémélé) et à son époux, Athamas. Mais découvert par Héra, Dionysos est alors remis aux nymphes, sous la direction de Silène, sur le mont Nysa (ou Nyséion), en Thrace, c'est-à-dire, pour les Grecs, en Asie. Pour échapper à Héra, il est transformé en chevreau. Cependant, après l'épisode de Penthée, Héra, réputée pour sa rancune tenace, décide de punir Ino et Athamas pour avoir recueilli le bâtard de Sémélé. Elle rend le couple fou (source : Wikipédia).

VENDANGES ROMAINES SUR DES VIGNES EN HAUTAIN

3. Pline l'Ancien, dans son Livre XIV, de Naturalis Historia, entièrement consacré à la vigne et au vin, indiquait que de son temps (au I° siècle) : « En Campanie, on marie la vigne au peuplier ; le cep embrasse son époux, serpente amoureusement parmi les rameaux qu'enlacent ses tiges noueuses, et arrive ainsi au sommet. Sa hauteur est telle, que le vendangeur fait marché pour être, en cas de chute, brûlé et enterré aux dépens du propriétaire. Ainsi la vigne s'élèverait indéfiniment : on ne peut les séparer, ou plutôt les arracher l'un à l'autre. » Il arrivait que des villæ et des domus ne fussent entourées que d'un seul cordon de vigne, issu d'un seul pied, et le naturaliste précise qu'à Rome, dans les portiques de Livie, les treilles qui abritaient une promenade n'étaient formées que par un seul cep de vigne qui donnait jusqu'à douze amphores de vin par an. Puis, sans porter de jugement qualitatif, il remarquait : « Ici, nous empêchons nos vignes de grandir, en les taillant afin que leur vigueur se concentre dans les jeunes poussent ». Volontairement ou non, il préconisait ainsi la législation qu'avait fait adopter, en son temps, Numa Pompilius, interdisant de faire des libations avec du vin provenant de vignes non taillées.

 

En contre-point, il cite la remarque acerbe de Cinéas, l'ambassadeur de Pyrrhus dans la cité d'Aricie, où des ceps gigantesques produisaient un vin âpre de goût, proclama que « la mère d'un tel liquide avait bien mérité un gibet si élevé ». Si Columelle, dans ses douze livres de Res Rustica, aborda toutes les questions relatives à la viticulture, dans les tomes III et IV, ses propos furent moins critiques pour les méthodes culturales et notamment pour les vignes arbustives (en hautain). Montrant un certain ostracisme vis-à-vis des grands crus de la péninsule, il mit en exergue ceux de l'Hispania, son pays natal. mais c'est grâce à lui que nous savons quel était le rendement de la vigne à son époque : un culeus par jugerum, soit environ 30 hectolitres par hectare. Le rendement actuel d'un vignoble de qualité. (source : Wikipédia).

LA VIGNE SYMBOLISE LE PARADIS

4. Né dans la clandestinité aux premiers siècles de notre ère, l'art chrétien a repris à son compte certains motifs païens qui ont servi de base à une iconographie symbolique, destinée à n'être comprise que des seuls initiés. Celle-ci est maintenue même après la proclamation du christianisme comme religion d'Etat. Art paléochrétien par excellence, la mosaïque abonde ainsi en décors animaliers et végétaux dont la fonction n'est pas seulement décorative. 

Attribut de Dionysos chez les anciens Grecs, le raisin est devenu le symbole du sang du Christ lors de l'Eucharistie. le sacrifice du Christ est aussi rappelé par le calice d'où s'échappent des rinceaux de vigne. Elle prospère en enserrant de petits personnages ou des animaux, symboles des membres de la communauté unis dans leur amour du Christ.

L'IVRESSE DE NOÉ, PREMIER VIGNERON DE L’HUMANITÉ

5-6. Selon le récit biblique, Noé a une femme et trois fils : Sem, Cham et Japhet. Sous les ordres de Dieu, il bâtit une arche afin d'échapper au Déluge. Lui et sa famille étant les seuls humains épargnés, Noé et sa femme sont considérés par la tradition comme les ancêtres de toute l'humanité. La Genèse lui attribue une vie de 950 ans.

Un jour, Noé, qui a trop bu de vin de sa vigne, se trouve nu dans sa tente. Cham le voit tout nu, mais, pas ses frères qui le rhabillent en lui tournant le dos. À son réveil, Noé maudit Canaan, le fils de Cham, et le déclare serviteur de Sem. Quelques textes apocryphes expliquent que la chute du patriarche a été due à l'intervention de Lucifer, l'ange déchu. Fort naïvement, Noé aurait accepté l'aide du diable pour planter sa vigne après le Déluge. Celui-ci, selon la tradition, commença par faire un sacrifice en immolant un mouton, un lion, un singe et un cochon. Tout se gâta quand il en aspergea le plantier. Face à la surprise du patriarche, Satan expliqua alors : « Au premier verre de vin, l'homme deviendra doux et humble comme un mouton, au second, il se sentira fort comme un lion et ne cessera de s'en vanter, au troisième il imitera le singe, dansant tout en disant des sottises, au quatrième, il se vautrera tel un cochon dans la fange et les immondices ».

Pour en savoir plus : Galerie "L'Ivresse de Noé" >>

DELOS, DION, HERCULANUM ET MONT NEBO

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Le dieu Dionysos représenté comme un dimon ailé chevauchant un tigre, fin du IIe siècle av. J.-C., Maison de Dionysos, Délos (île grecque des Cyclades, Musée archéologique de Délos, Grèce /  Dionysos chevauchant une panthère, Maison des masques, Délos /  Epiphanie de Dionysos, IIe siècle, Villa de Dionysos, Dion, Grèce 

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Lycurgue s'attaque à  Ambrosia, une des bacchantes de l'entourage de Dionysos qui assiste à la scène. Ambrosia invoque la Terre en frappant le sol de la main et fait surgir la vigne, 1er siècle ap. J.-C., mosaïque provenant du site de Herculanum (ercolano),  Museo Archeologico Nazionale, Naples /  Paon et grappes de raisin et Zébu (regardant un lion)) et grappes de raisin, VIe, Khirbat al-Mukhayya, Mont Nébo, Jordanie

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