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La vigne et le vin dans les vitraux

LA PARABOLE DES OUVRIERS DE LA ONZIÈME HEURE

L’enseignement du Christ passe parfois par un certain nombre de « paraboles » qui sont des comparaisons tirées de la vie courante pour expliquer comment fonctionne le « royaume de Dieu », c’est-à-dire tout ce qui concerne la relation à Dieu : ce que Dieu attend de l’homme, ce que l’homme peut attendre de Dieu, et comment vivre bien avec Dieu et autrui.

 

La onzième heure fait référence à une méthode antique de calcul des heures qui débutait avec le lever du soleil et qui divisait la journée en douze parties. La parabole - dite aussi Parabole des ouvriers dans la vigne - fait intervenir un propriétaire terrien qui rémunère également ses différents employés peu importe l'heure où ils ont entamé leur labeur. Elle raconte comment ce maître de maison, dès le matin, embauche des ouvriers pour une journée de travail dans sa vigne. Au cours de la journée, à trois reprises, il offre du travail et un « juste salaire » aux hommes qui attendent. Et, à la onzième heure, l’avant-dernière heure, donc, il sort à nouveau, questionne ceux qui sont là et leur propose d’entrer dans la vigne pour y travailler à leur tour. Au soir, le maître ordonne à son intendant de payer tous les ouvriers, en commençant par les derniers. À chacun est donné, même aux ouvriers de la onzième heure, le salaire d’une journée complète. « Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers derniers. ».

Pour en savoir plus : Galerie "Paraboles" >>

LE VITRAIL MÉDIÉVAL DU MOYEN-ÂGE - Notre-Dame de Chartres et Notre-Dame de Paris

Succédant à l'art roman, l’art gothique s'étend de la seconde moitié du Moyen-Âge à la Renaissance. soit pendant près de 400 ans. La grandeur des cathédrales permet à l’art de se déployer et aux artistes de s’exprimer à travers les vitraux, alors que les murs s'effacent et que les fenêtres sont de plus en plus hautes et laissent passer une lumière plus vive. Symbole de la transcendance, le vitrail médiéval l'exalte, tout en constituant une clôture avec le monde extérieur.

4. Symboliquement, la taille de la vigne rappelle que de même que les désirs, l'énergie de la sève va produire une plante folle, envahissante et stérile, si elle n'est pas disciplinée par l'ascèse du renoncement à ce qui est superflu.

6. Après les vendanges et le foulage, le vin est mis en tonneau. Au début de son travail, l'ouillage est nécessaire pour maintenir le tonneau plein en permanence. Ici, le vigneron complète le niveau de son tonneau avec un tonnelet. 

 

8. Les vignerons taillent la vigne, activité du mois de mars. Ils sont protégés du froid par un capuchon, et émondent la vigne au moyen d'une serpette à talon. Le sécateur ne sera inventé qu'au tout début du XIXe siècle.

9-10. L'ergotisme ou Feu de Saint Antoine, avec la peste, la lèpre et la syphilis, est au nombre des quatre grands fléaux qui ont dévasté le Moyen-Age. En dehors de la démarche thaumaturgique (celle qui accomplit un miracle) et de l'acte chirurgical, nécessaire lorsque la gangrène n'éliminait pas spontanément le membre sphacélé (nécrosé), il y eut une thérapeutique médicale du Feu de Saint Antoine : le saint Vinage, un vin mis au contact des reliques d'un saint, peut-être chargé de substances médicamenteuses, une "eau" (L'Eau de Saint Antoine) analogue, des fomentations (applications locales et externes d'une médication chaude, ainsi que des onguents dont l'application devait servir à calmer les douloureuses sensations de brûlure (source : Pierre Bachoffner, 1997). L'Hôtel-Dieu de Beaune a porté dès sa fondation le nom de saint Antoine,  patron des hôpitaux en raison de l'implication de l'Ordre des Antonins dans les soins des malades atteints du "Mal des Ardents". Parmi les remèdes utilisés figurait le saint Vinage, vin dont on aspergeait d'abord la statue du saint. Nous sommes ici à la léproserie du Grand Beaulieu à Chartres. Les clercs soignants étaient vêtus de rouge, les malades en blanc. Pour les guérir, on leur donnait à boire le « saint Vinage », du vin ou de l’eau que l’on avait fait couler sur la châsse contenant les saintes reliques à la cathédrale. Un frère soignant en rouge porte la coupe du saint vinage et un malade en blanc montre son visage et tient la palme du martyre. Les lépreux sont alors considérés comme des martyrs qui souffrent comme le Christ a souffert et que seul Dieu peut guérir. Ils ont donc la faveur de Dieu, ils sont choisis par Dieu. Si ce vitrail laisse une telle place aux lépreux, c’est que saint Lubin souffrait lui-même de la lèpre, on dit que son nez était rongé et qu’il portait un faux nez. A cette époque on considérait comme « lèpre » toute maladie de peau et même le mal des ardents.

11. Les vitraux de la rosace ouest de Notre-Dame de Paris ont été préservés de l'incendie. Ils représentent les travaux agricoles des mois associés aux signes du zodiac, les Vertus et les Vices, les prophètes et, au centre, la Vierge. Traditionnellement, sous le signe du bélier, premier signe du feu, démarre la nouvelle année, le nouveau cycle solaire. La saison du printemps vient d'arriver, un homme taille sa vigne.

 

12. L'activité d'automne (signe de la balance) débute avec les vendanges.  S'ensuivra le début de la vinification avec le foulage du raisin aux pieds.

LE VITRAIL DE L’ÉPOQUE MODERNE - Le Pressoir Mystique : Eglise de Conches-en-Ouche, Eglise de Saint-Etienne du Mont à Paris, Cathédrale de Troyes

L'époque moderne, qui succède au Moyen-Âge dès le début du XVIe siècle, perpétue le savoir-faire des maîtres verriers.

LE VITRAIL CONTEMPORAIN - Notre-Dame de Reims et le Vitrail de Champagne

En 1954, la Corporation des vins de Champagne commande au maître verrier Jacques Simon des verrières se rapportant au travail viticole et vinicole, dans la tradition des verrières de corporation du Moyen Âge. C'est un exemple du mécénat de la profession qui fait la célébrité de la région.  Ce vitrail illustre les différentes phases de l'élaboration du vin : soins de la vigne, vendanges... associée aux industries annexes de verriers et bouchonniers. 

Fernand Léger

Pour Marcel Berthold, conservateur des Monuments historiques, "se trouver au cœur d'un tel ensemble [les vitraux de l'église St Germain d'Auxerre à Courfaivre, dans le canton du Jura, en Suisse], c'est découvrir à quel point l'artiste français [Fernand Léger] s'est montré novateur et réellement révolutionnaire ... Ce qui me frappe, à chaque fois que je viens dans cette église, c'est l'effet de lumière, de luminosité que Léger a réussi à installer. Auparavant, les vitraux mangeaient plutôt la lumière, ne diffusant que des points de couleur. On n'est plus dans ces églises sombres qu'on connaissait jusque-là dans les années 1950, grâce à l'emploi généreux par Léger du verre incolore, du verre blanc, faisant ressortir les autres plages de couleurs choisies.» Cette technique, récente à l'époque, de dalles de verre teintées dans la masse, d'une épaisseur de 20 à 25 mm et serties dans du ciment, fait que le vitrail "brille de couleurs inégalées, l'épaisseur du verre employé enrichissant et avivant toutes les teintes. De plus, une grande diversité de joints est possible et permet une grande variété d'effets." (Jeanne Bueche, architecte)

Fernand Léger voulait produire un art accessible au plus grand nombre. A Courfaivre, il demanda qu'on lui propose des thèmes : "Expliquez-moi clairement ce que je dois représenter, disait-il au curé, que vos gens soient contents ; mais laissez moi libre de la façon de le représenter, que moi aussi je sois content" Et de préciser : "Je désirai seulement apporter un rythme évolutif de formes et de couleurs pour tous, croyants et incroyants, quelque chose d'utile, accepté, aussi bien par les uns que par les autres du seul fait que la joie et la lumière se déversent dans le cœur de chacun."

Alfred Manessier, Raymond Mirande

A LA CROISÉE DES ARTS

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