Sang du Christ dans le Nouveau Testament et l'iconographie chrétienne
LA DERNIÈRE CÈNE
Cosimo Rosselli (1439-1507)
1481-1482
Mur nord de la chapelle Sixtine, Rome, Vatican
Les principales références au vin et à la vigne vont, dans le Nouveau Testament, des Noces de Cana à l'Apocalypse, en passant par la parabole des Ouvriers de la onzième heure, la dernière Cène et le Souper à Emmaüs. Si le thème du Pressoir mystique n'est pas expressément cité dans la Bible, il fait directement référence au sang du Christ.
Les textes bibliques cités sont extraits de la traduction en français, à partir des textes originaux hébreux et grecs, de Louis Segond (1910).
LES NOCES DE CANA
Véronèse (1528-1588)
1562-1563
Musée du Louvre, Paris
Véronèse mêle le profane et le sacré pour planter le décor. Les symboles religieux annonçant la Passion du Christ côtoient une vaisselle d'argent et une orfèvrerie luxueuses du XVIe siècle. Le mobilier, le dressoir, les aiguières, les coupes et vases de cristal montrent toute la splendeur du festin. Chaque convive assis autour de la table a son propre couvert composé d'une serviette, de fourchettes et d'un tranchoir. Dans cette double lecture, aucun détail n'échappe à l'artiste. Alors qu'un serviteur coupe la viande au centre de la composition, symbole du corps mystique du Christ, des boîtes de coings, symboles du mariage, sont servies en dessert aux invités. Véronèse orchestre une véritable mise en scène. Le thème lui permet de créer un décor théâtral pour placer ses personnages. La composition, divisée en deux montre...
LE FESTIN D'HÉRODE
Giotto dit Bondone (1267-1337)
1320
Capella Peruzzi, Santa Croce, Florence
Jean-Baptiste (qui baptisa le Christ) est emprisonné suite à sa dénonciation du mariage incestueux du roi Hérode Antipas avec Hérodiade, sa propre nièce et épouse de son demi-frère. Salomé, fille d’Hérodiade, danse pour les convives d’un banquet accompagnée par la douce musique d'une vièle (instrument à cordes et à archet du Moyen Âge). Elle subjugue le roi qui lui offre ce qu’elle désire en récompense. Conseillée par sa mère, Salomé réclame la tête de Jean-Baptiste qu'elle présente au roi après qu'elle lui soit remise. Elle la remet ensuite à Hérodiade tandis que le musicien continue de jouer.
FÊTE CHEZ SIMON LE PHARISIEN
Pierre Paul Rubens (1588-1640), Antoine van Dyck (1599-1641)
Entre 1618 et 1620
Ermitage, Saint Pétersbourg, Russie
Au cours d’une fête chez Simon le Pharisien, à laquelle le Christ et ses disciples sont conviés, une femme repentante entre dans la maison. Elle lave les pieds du Christ avec ses larmes, les essuie avec ses cheveux et les oint de parfum. Simon est scandalisé et critique le Christ d’avoir permis à une telle pécheresse de le toucher et d’avoir permis le gaspillage de précieuses pommades. Jésus lui répond en lui proposant l'exemple de deux débiteurs qui avaient chacun une dette, l'un considérable, l'autre moindre. Le créancier leur remet à tous deux leur dette. Lequel l'aimera le plus ? Simon répond que c'est celui à qui il a remis davantage. Jésus le félicite de cette réponse. Il lui fait remarquer tous les témoignages de respect et d'amour que cette femme n'a cessé de lui prodiguer ; puis en conclue ...
Pour en savoir plus : Galerie "Repas chez Simon le Pharisien" >>
PARABOLE DES OUVRIERS DANS LA VIGNE
Salomon Koninck (1609-1656)
1647-1649
Musée de l'Ermitage, Saint Pétersbourg
C'est la période des vendanges. Le propriétaire d'une vigne constate qu'il est temps de cueillir ses raisins. Tôt cette journée-là, vers six heures le matin, il quitte sa maison et se rend au marché pour embaucher des ouvriers. Il en engage plusieurs, offrant à chacun le salaire habituel d'un denier pour la journée. À cette époque, les ouvriers agricoles travaillaient de l'aube jusqu'au crépuscule, de six heures le matin environ à six heures le soir. La journée de travail s'étalait donc sur une période de douze heures. A la troisième heure (neuf heures du matin), le propriétaire se rend à nouveau au marché et engage d'autres ouvriers. Il leur promet un salaire raisonnable, mais ne précise pas le montant exact. À mesure que le travail avance, le propriétaire s'aperçoit qu'il aura besoin de main-d'œuvre supplémentaire...
LA DERNIÈRE CÈNE
Leonardo da Vinci (1452-1519)
1498
Couvent de Santa Maria delle Grazie, Milan
Il s'agit de la plus célèbre peinture de Léonard de Vinci pour la période des années 1490. Elle est peinte directement sur un mur du couvent Santa Maria delle Grazie à Milan. La peinture représente le dernier repas partagé par Jésus et ses disciples avant sa capture et sa mort. Il montre précisément le moment où Jésus déclare : « l'un de vous va me trahir ». Léonard dépeint la consternation que cette déclaration a causé à l'ensemble des douze disciples de Jésus. Le romancier Mathieu Bandello a observé Léonard au travail et écrit que, certains jours, il peint de l'aube au crépuscule sans même s'arrêter pour manger, et puis ne peint plus les trois ou quatre jours suivants. Selon Vasari, cela provoque l'incompréhension du père supérieur, le prieur, qui chasse le peintre, jusqu'à ce que Léonard demande au duc de Milan Ludovic Sforza d'intervenir...
LE SOUPER A EMMAÜS
Caravage (1571-1610)
1601
National Gallery, Londres
Emmaüs est cité dans un épisode du dernier chapitre de l'Évangile selon Luc de la bible chrétienne. Le Christ, qui vient de ressusciter le matin de Pâques après sa crucifixion et sa mise au tombeau, apparaît sur la route d'Emmaüs à deux disciples désespérés de sa mort qui fuient Jérusalem. Ils lui offrent l'hospitalité sans le reconnaître : « Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent. » Cette première version de Caravage, baignée de lumière (il en a peint une seconde cinq ans plus tard, beaucoup plus sombre), illustre le renouvellement de la foi, ranimée par l'expérience de cette rencontre du Christ ressuscité. Elle se caractérise par un réalisme tellement saisissant que le spectateur a l'impression de participer à la scène. La stupéfaction se lit sur les visages...
LA VENDANGE DE LA TERRE
Jacobello Alberegno (mort avant 1397)
1360-1390
Gallerie del'Accademia, Venise
Le jugement de la moisson consiste à rassembler les justes. Celui qui conduira le jugement a une faucille tranchante dans Sa Main, et l’ange sorti du temple lance la faucille sur le raisin de la terre. Les moissonneurs sont des anges dont le travail consiste à séparer les justes des méchants, le bon grain de l’ivraie. Les fruits arrivés à maturité indiquent bien que l’automne, traditionnellement la saison des vendanges, est là. La colère de Dieu s'abattra sur la terre et ceux qui n’auront pas produit de fruits devront subir Son jugement (Matthieu XXI, 33-43). La vendange représente ce jugement des "méchants", et la grande cuve sera réservée à ceux qui refuseront de se repentir. Ils seront jetés dans la cuve de la colère...
LE PRESSOIR MYSTIQUE
Ambrogio Borgogne (attr. à)
1528 ?
Sainte Marie l'Immaculée, Milan
Au Moyen Âge et jusqu’au XVIe siècle, la fermentation du vin était considérée comme un processus de transformation au cours duquel le pur se séparait de l’impur et le subtil de l’épais ; le jus de la grappe devenant la source de tous les sacrements de l'Église et de la Rédemption Cette conception était en relation avec la symbolique chrétienne de l’Eucharistie, sacrifice du corps et du sang du Christ représentés par le pain et le vin, qui deviennent source de vie éternelle et de rédemption pour le croyant qui reçoit la communion. et ceux qui n’auront pas produit de fruits devront subir Son jugement (Matthieu XXI, 33-43)...Le corps du Christ est représenté tantôt allongé sous la roue d’un pressoir, tantôt debout foulant les raisins, son sang se mêlant au jus. Apparue au XIIe siècle, cette image connut une faveur exceptionnelle à la fin du Moyen Âge...
DE VIN DIVIN EN VIN SACRE, LES GALERIES
LES COLLECTIONS DE PEINTURE DU MUSEE VIRTUEL DU VIN
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